Jafar Panahi part à la recherche d'une jeune femme à la voix d’or que les autorités religieuses iraniennes interdisent de chanter.

Avec : Leyla Khezri, Jafar Panahi, Solmaz Panahi...

Note d'intention du réalisateur

Le cinéma social est un cinéma inspiré du “perçu” et du “vécu” du cinéaste. Ce perçu / vécu ronge l’âme du cinéaste jusqu’au jour où il est enfin reflété dans un film. C’est la raison pour laquelle on ne peut dire à un cinéaste de faire ou de ne pas faire un film. Les interdictions ne sont jamais à la hauteur de sa résistance et n’arrivent jamais à lui fermer toutes les fenêtres qui mènent à la réalisation d’un film. Le contraire est tout aussi valable ; on lui commande un film et cette fois-ci, sa résistance l’empêche de le réaliser !
Il y a trois ans lors du tournage du Trois visages on m’a demandé de faire un court métrage pour l’Opéra de Paris. La résistance dura deux ans ; il ne faut pas oublier que depuis la révolution islamique, l’opéra au sens connu du terme n’existe plus en Iran et que le palais de l’Opéra le plus ancien du pays situé à Tabriz et construit sur le modèle européen, ferma ses portes et fut détruit après la révolution et par décision de l’imam du vendredi de la ville qui I’a déclaré officiellement lieu de promotion de corruption et de médiocrité ... le bâtiment historique a été remplacé par une mosquée ...
Depuis la projection et le succès de Trois visages, j’ai reçu beaucoup de messages de jeunes amoureux du septième art me disant que le film rappelait étonnamment l’histoire de leur vie. C’est par la suite que j’ai eu l’idée de ce court et je me suis dit qu’il conviendrait peut-être au projet de l’Opéra de Paris...

Biographie de Jafar Panahi

En 1992, Jafar Panahi met en scène le téléfilm L'Ami, puis est engagé comme assistant d'Abbas Kiarostami sur Au travers des oliviers. En 1995, d'après un scénario de son ami Kiarostami, il réalise son premier long-métrage, Le Ballon blanc, qui remporte la Caméra d'Or à Cannes la même année. Il signe ensuite Le Miroir, un documentaire "cinéma-vérité" qui remporte le Léopard d'or au Festival de Locarno 1997.
Ses films s'attachent à dénoncer l'inégalité et l'absence de liberté dans la société iranienne. Le cercle (Lion d'or à Venise en 2000), Sang et or (Prix du jury Un certain regard à Cannes en 2003) ou encore Hors-Jeu (Ours d'argent à Berlin en 2006) sont interdits par le gouvernement iranien. Les multiples dénonciations que Panahi organise contre le régime iranien lui valent d'être considéré comme un cinéaste subversif.
Invité à faire partie du jury officiel à Cannes en 2010, il est retenu et incarcéré par les autorités iraniennes. Alors qu'il lui a été interdit de réaliser, écrire ou produire un film, Jafar Panahi réalise avec l'aide du cinéaste Mojtaba Mirtahmasb Ceci n’est pas un film (2011), sorte de dispositif filmique où il s'interroge sur la condition actuelle du cinéma iranien. Dans la foulée, il coréalise clandestinement, avec Kambuzia Partovi, un nouveau film intitulé Closed Curtain (Ours d'Argent pour son scénario au festival de Berlin en 2013). En 2015, Jafar Panahi dévoile Taxi Téhéran au festival de Berlin : il s'agit du premier film qu'il tourne seul et en extérieur depuis 2010.
En dépit des censeurs de son pays, il continue de tourner clandestinement et remporte en 2018 le Prix du scénario à Cannes pour son film Trois Visages.

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Jafar Panahi sets out to find a young woman with a golden voice that has been forbidden to sing by Iranian authorities.

With : Leyla Khezri, Jafar Panahi, Solmaz Panahi...

Project note by the director

Social films are inspired by the director’s “sensations” and “experiences”. These sensations/experiences erode the soul of the filmmaker until they can be released into a movie.
This is the reason why a filmmaker cannot be told to make or not make a movie. Telling them not to film will never breach their resistance; neither will it close all the paths leading to making a movie. The opposite is equally true: if they are commissioned a movie, something resists inside them and prevents them from making it!
Three years ago, when I was shooting Trois visages, I was asked to make a short-film for the Paris Opera. I felt this resistance for two years. Don’t forget that since the Islamic Revolution, the opera as we know it has disappeared in Iran and that the oldest opera house of the country, located in Tabriz and built in the European style, had to close its doors and was destroyed after the Revolution, on a decision of the city’s imam who officially described it as a mediocre place promoting corruption... This historical building was replaced by a mosque.
Since the screening of Trois visages, I’ve received many messages from movie lovers, telling me that this film reminded them strangely of their own lives and stories. After that, I came up with the idea of this short-film and I thought that, maybe, it could match the Paris Opera’s project.

Biography of Jafar Panahi

In 1992 Jafar Panahi made his first narrative short film, The Friend. He was then hired as Abbas Kiarostami’s assistant for his movie Through the Olive Trees. In 1995 he made his first feature movie, The White Balloon, to a screenplay by Abbas Kiarostami, and won the Golden Camera at the Cannes Festival the same year. He then directed The Mirror, a “direct cinema” documentary that won the Golden Leopard at the Locarno Film Festival in 1997.
Panahi’s movies are an act of protest against Iran’s lack of freedom and social inequality. The Circle (Golden Lion at Venice in 2000), Crimson Gold (Un Certain Regard Jury Award at Cannes in 2003) and Offside (Silver Bear at Berlin in 2006) are banned in Iran. Panahi keeps on resisting against the Iranian regime and is therefore considered as a subversive film director by his government.
Invited in 2010 to be an official Jury member at the Cannes Film Festival, he was kept in jail by his government. Banned from making, writing or producing movies, Jafar Panahi directed nonetheless, with the help of filmmaker Mojtaba Mirtahmasb, This is not a Film (2011), a documentary feature in the form of a video diary where he reflects on filmmaking in Iran. He then secretly shot Closed Curtain (Silver Bear for Best Script at the Berlin Film Festival in 2013). In 2015, Jafar Panahi unveiled his movie Taxi at the Berlin Film Festival, the first movie that Panahi was able to make alone and outdoors since 2010. In spite of a 20-year ban on directing movies, Jafar Panahi keeps on secretly shooting his works and won in 2018 the Best Screenplay Award at the 71st Cannes Festival for Three Faces.