Privé de ses ressources pécuniaires bloquées en Russie et dépendantes de la compagnie de Diaghilev qui suspendit alors ses activités, Stravinsky vécut le premier conflit mondial exilé en Suisse. Sa création ne connut cependant pas de répit et ce, notamment, grâce à sa rencontre en septembre 1915 avec le poète-romancier Charles-Ferdinand Ramuz. Les pénuries propres aux années de guerre n’épargnèrent pas le monde des arts, amputé de ses moyens financiers et humains. Mais, pour des artistes aussi singulièrement inspirés que Stravinsky et Ramuz, les contraintes matérielles se muèrent rapidement en force. En résulta une simplicité des moyens, inhérente à ces temps faméliques, combinant un petit effectif instrumental et l’économie d’un texte plus narratif que théâtral. D’inspiration faustienne, l’Histoire du soldat met en scène un soldat rencontrant le diable qui lui propose d’échanger son violon contre un livre révélant l’avenir des bourses. Or s’il devient riche, le bonheur ne lui apparaît pas pour autant. Ramuz s’inspira pour écrire son texte d’un des contes folkloriques de l’auteur russe Afanassiev, qu’il épura pour lui donner une valeur universelle particulière dans cette Europe déchirée. Au langage simplifié offert par Ramuz, le compositeur superposa une écriture qui gagne en ampleur au fil de son déroulement à l’image du triomphe annoncé du diable.
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Deprived of his financial resources – blocked in Russia and depending on Diaghilev’s company that ceased all activities during this time - Stravinsky lived this first global war as an exile in Switzerland. He never ceased to create though, mainly thanks to his encounter with poet and novelist Charles-Ferdinand Ramuz in September 1915. War-related shortages didn’t spare the world of the arts, short of human and financial resources. But for inspired artists such as Stravinsky and Ramuz, these impediments were quickly transformed into strengths. Simpler means – inherent to these times of starvations – resulted in a smaller instruments ensemble and a shorter, more narrative than dramatic text. Of Faustian inspiration, The Soldier's Tale tells the story of a soldier who meets the Devil. The Devil offers him, in exchange for his fiddle, a book that he says contains untold wealth. But his future wealth does not necessarily induce happiness... Ramuz was inspired by a folk tale written by the Russian writer Afanassiev – though he transformed the story to add a universal value and adapt it to the context of a tormented Europe. Set to Ramuz’s refined words, the composer’s music is amplified throughout the work, reflecting the growing triumph of the Devil.
Visuel © Elena Bauer / OnP
Les facteurs d’instrument Érard et Pleyel présentèrent au début du XXe siècle la nouvelle harpe chromatique. Ravel et Debussy imaginèrent pour elle des pièces d’une formation insolite : harpe, flûte, clarinette et quatuor à cordes pour l’Introduction et Allegro (1905) de Ravel, harpe et quintette...
Au programme de ce concert, deux des plus grands chefs-d’œuvre du répertoire de quatuor : l’avant-dernier quatuor de Beethoven (n° 14 en ut dièse mineur, opus 131 – 1826), précédé du deuxième quatuor à cordes du compositeur hongrois György Kurtag dit « Officium breve » (« Office bref »ou « Brève ...
Données pour ce concert dans une transcription pour trio à cordes réalisée dans les années 1980 par le violoniste et chef d’orchestre Dmitry Sitkovetsky, après la découverte de la version de Glenn Gould, les Variations Goldberg de Bach sont l’un des sommets de l’œuvre pour clavier du compositeur....