La Symphonie n°5 en ut mineur, op 67 de Beethoven marque de manière spectaculaire un tournant décisif dans l’histoire de la forme symphonique, après lequel il sera impossible de faire machine arrière. Renonçant définitivement à l’organisation statique, architecturale, de la symphonie classique (où s’équilibrent et s’harmonisent des mouvements indépendants les uns des autres), il développe une conception purement dynamique de l’ensemble. Le mouvement du mineur au majeur, de l’obscurité à la lumière, du conflit à la victoire (pour parler par métaphores) sont les traits les plus évidents d’une telle progression. Mais ce qui se joue plus profondément, c’est la création d’une nouvelle forme du temps musical. À l’âge classique, la musique (comme les autres formes d’expression) consistait en la soumission d’un matériau à l’ordre de la succession, mais dont la force organisatrice elle-même était extérieure ou supérieure au temps : ordre logique discursif, dont le modèle reste la rhétorique. Avec Beethoven, le temps musical d’une œuvre est organisé comme un événement solidaire et spécifique dont la logique strictement interne est celle du développement vital : il ne s’agit plus d’une organisation mais d’un organisme, non plus de métrique mais de dynamique.
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Une coproduction Opéra national de Paris - Telmondis
En association avec ARTE France
En association avec M_MEDIA /ClassicAll TV
Avec le soutien de Pierre Bergé, mécène des concerts symphoniques de l’orchestre de l’Opéra national de Paris.
Et de la Fondation Orange, mécène des retransmissions audiovisuelles de l’Opéra national de Paris
Avec le concours du centre national du cinéma et de l’image animée
© OPERA NATIONAL DE PARIS - TELMONDIS - 2015
Visuel © Jean-François Leclercq / OnP
À L’AUTOMNE 1802, Beethoven traverse l’une des plus graves crises de sa vie, dont le Testament d’Heiligenstadt est le tragique témoignage. Conscient que sa surdité s’aggrave et ne guérira pas, toujours davantage isolé du monde extérieur des hommes et des sons, il songe à la mort : « Il s’en fallu...
BEETHOVEN TRAVAILLE à sa symphonie n°8 en fa majeur, op 93 en 1811-1812. Dès la « Septième » achevée, il avait vainement entrepris la composition d’un nouveau concerto pour piano, dont le matériau servira à la « Huitième », créée à Vienne le 17 février 1814. D’un point de vue biographique, la...
Beethoven s’est aventuré assez tard dans le genre de la symphonie.
Il a déjà trente ans lorsqu’il achève la première (1800), après une longue période préparatoire. C’est qu’il doit alors se positionner face au double modèle, déjà écrasant, de Mozart et de Haydn et il choisit de ne pas encore le ...