Violents, terribles et fascinants, Caligula, Néron ou Héliogabale ont eu des vies dont la brièveté, l’ambivalence et la cruauté ont inspiré de nombreux écrivains. « L'anarchie, au point où Héliogabale la pousse, c’est de la poésie réalisée », écrivait Antonin Artaud, magnifiant la lutte d’un homme contre les conventions et l’ordre d’un monde. En 1667, Cavalli avait, pour le dernier opéra qu'on lui connaisse, choisi de s’attacher à cet empereur, si jeune et si pervers, qui délaissa l’action politique pour l’inquiétude de sa seule jouissance. Opérant un systématique renversement des valeurs admises, Héliogabale habille les hommes en femmes et place les femmes au sénat, honore les serviteurs dévoyés et humilie les généraux. Œuvre baroque et carnavalesque, Eliogabalo n’est pas pour autant un opéra qui prône le retour à l’ordre. Thomas Jolly et Leonardo GarcÍa Alarcón, découvreur de trésors baroques, se gardent bien de faire d’Eliogabalo une icône sublime qui humilierait la vertu. Le chef d’orchestre et le jeune metteur en scène, qui montent ici leur première production pour l’Opéra de Paris, assument au contraire les contradictions et les ambiguïtés du personnage.
Orchestre Cappella Mediterranea
Chœur de Chambre de Namur
Coproduction avec de Nationale Opera, Amsterdam
Coproduction Opéra national de Paris, CLC Productions avec la participation de France Télévisions
Avec le soutien de la Fondation Orange, mécène des retransmissions audiovisuelles de l’Opéra de Paris et avec le concours du
Centre national du cinéma et de l’image animée
© Opéra national de Paris - CLC Productions – 2016
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Violent, terrifying and fascinating, Caligula, Nero and Elagabalus led lives so short, ambivalent and cruel that they inspired numerous writers. “Anarchy, to the extent to which Elagabalus pushes it, is genuine poetry”, wrote Antonin Artaud, exalting a man’s battle against conventions and order. Cavalli’s last-known opera, dating from 1667, focuses on the perverse young emperor who neglected affairs of state in favour of sensual pleasures. Systematically overturning accepted morals, Elagabalus dresses men as women, and names women to the Senate, favours sinning servants and humiliates generals. Baroque and carnivalesque, Eliogabalo is not, however, an opera that advocates a return to order. Leonardo García Alarcón, a finder of baroque gems, and Thomas Jolly are careful not to transform Eliogabalo into a sublime icon who would abase virtue. On the contrary, the conductor and young director, who are presenting their first production for the Paris Opera, accept the character’s contradictions and ambiguities.
Visuel © Agathe Poupeney / OnP