"Pour aiguiser l’esprit de la plus dolente des femmes et la rendre rusée d’un seul coup, il suffit de l’enfermer à clé et l’affaire est faite."
- Il Barbiere di Siviglia, Acte I, scène 11
« Le Barbier est un des chefs-d’oeuvre du siècle. » Sous la plume de Berlioz, qui dans sa jeunesse fustigeait non seulement Rossini, mais surtout le « fanatisme qu’il excitait dans le monde fashionable de Paris », ce compliment « répété à satiété » – c’est lui-même qui l’écrit – n’en est que plus grand. « Étincelant », et de surcroît « si finement instrumenté » que les « dilettanti de Rome », mis en fureur par la « moindre innovation imprévue dans le style mélodique, dans l’harmonie, le rythme ou l’instrumentation voulurent assommer le jeune maestro », Il Barbiere di Siviglia n’a plus quitté l’affiche depuis sa création mouvementée, le 16 février 1816.
C’est que, transcendant l’esprit de la comédie de Beaumarchais comme le genre buffa, le compositeur y réalise la rencontre entre l’absurde et un certain réalisme satirique, grâce à une musique dont le rythme et la virtuosité inscrivent les effets comiques dans une dramaturgie continue. Les personnages, et Rosina en premier lieu, y gagnent une vérité inédite, rompant avec les archétypes alors de mise.
Le spectacle tourbillonnant de Damiano Michieletto épouse ce mouvement perpétuel et emporte dans son sillon le couple en or formé par René Barbera et Karine Deshayes.
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"To sharpen the mind of the most doleful of women and suddenly make her shrewd, all it takes is to lock her away and the deed is done."
- Il Barbiere di Siviglia, Act I, scene 11
“The Barber is one of the century's masterpieces”. These words were written by the very Berlioz who in his youth had denounced not only Rossini, but also the “fanaticism he aroused in the fashionable circles of Paris”. Accordingly, the compliment, “repeated until exhaustion” – the composer's own words – is all the greater. The work was so “brilliant” and “so finely orchestrated” that the “dilettanti of Rome”, enraged by the “slightest unforeseen innovation in melody, harmony, rhythm or instrumentation were ready to kill the young maestro”. Il Barbiere di Siviglia has been performed continually since its turbulent premiere on February 16th 1816.
The composer's opera buffa transcends the spirit of Beaumarchais’ comedy and combines the absurd with a touch of satirical realism in a score where rhythm and virtuosity place the comic effects in an ongoing dramatic narration. As a result, the characters – Rosina in particular – gain a new degree of realism and break with the usual archetypes.
Damiano Michieletto’s giddying production embraces this perpetual motion and carries in its wake the happy couple formed by René Barbera and Karine Deshayes.
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
Une coproduction Opéra national de Paris et A Prime Group
Avec la participation de France Télévisions
Avec le soutien de la Fondation Orange, mécène des retransmissions audiovisuelles de l’Opéra national de Paris et le centre national du cinéma et de l’image animée
© Opéra national de Paris - A Prime Group - France 2015
Visuel © Bernard Coutant / OnP