Dans la production de musique de chambre du XIXe siècle, le genre du sextuor à cordes est une rareté : Brahms en est l’un des rares représentants, avec ses deux sextuors à cordes op. 18 et op. 36, reprenant en cela un modèle né en 1776 (Six Sextuors op. 23 de Luigi Boccherini). Cette formation lui réussit particulièrement, comme on peut en juger à l’écoute du Sextuor n° 2 (1866) : vastes proportions, plénitude expressive et densité de la polyphonie marquent cette œuvre magistrale, que Clara Schumann, grande amie de Brahms qualifia, dans une lettre adressée au musicien, de « merveilleuse ». Pour l’anecdote, notons que Brahms y reprend cette habitude schumanienne d’insérer, sous forme codée, des allusions à tel ou tel lien personnel : le deuxième thème du premier mouvement cite en effet, sur les notes la-sol-la-si-mi – correspondant dans la notation allemande aux notes A-G-A-H-E – le nom d’Agathe von Siebold, que Brahms avait projeté d’épouser… « Ici je me suis délivré de mon dernier amour », écrira Brahms à son ami le violoniste Joseph Joachim.
-------------------------------------------------------------------------------------------------
String sextets were extremely rare in music chamber compositions during the 19th century. With his two string sextet op. 18 and op. 36, Brahms is one of the few representatives of the genre, inspired by a frame born in 1776 (Luigi Boccherini’s Six Sextets op.23). This movement was proving successful for him, as witnesses the qualitative Sextuor n° 2 (1866). Wide proportions, an expressive sense of plenitude, and a dense polyphony mark this masterpiece that Clara Schumann would qualify in a letter to her close friend Brahms as “wonderful”. A small anecdote: Brahms enclosed in his work a cipher, something typical of Schumann, a habit to hide allusions to personal matters. He wrote, in the first movement of his Sextet No. 2 and using the German notation A-G-A-H-E (A-G-A-B-E notes in English), the name of a lover he once intended to marry, Agathe von Siebold. “Here, I bid farewell to my last love”, he wrote to his friend, violinist Joseph Joachim.
Programme
Sextuor à cordes n° 2
Visuel © Elena Bauer / OnP
Du Barbier de Séville à la Traviata de Verdi, les artistes de l’Académie se retrouvent sur la scène du Palais Garnier pour un grand récital aux allures de conte chanté, mêlant le rire et le fantastique aux plus grandes histoires d’amour.
-----------------------------------------------------------...
Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) est à bien des égards une personnalité hors du commun : enfant prodige, il compose à l’âge de onze ans une sonate qui fera grande impression sur Gustav Mahler, lequel le recommandera à Alexander Zemlinsky, grand pédagogue autant que compositeur. Entre autres œu...
Diggi, daggi, shurry, murry, horum, harum… : avec cette formule magique, le jeune berger Bastien pourra regagner le coeur de sa chère bergère Bastienne… Mozart compose ce court Singspiel à l’ âge de 12 ans. Dans la mise en scène de Mirabelle Ordinaire, l’action est transportée dans une fête forai...